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MOUVEMENT NKUL BETI
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Henriette Ekwé : « 33 ans, d’un parfait gâchis »
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© Aurore Plus : Interview réalisée par Catherine Aimée Biloa
Editorialiste et militante politique camerounaise, Henriette Ekwé fait le bilan et la lecture des 33 ans de l’accession de S.E. Paul BIYA à la magistrature suprême. Ce 6 novembre 2015, elle invite le président Paul Biya à descendre de sa tour d’ivoire d’Etoudi.
     Date de publication: 07-11-2015   15:45:48
Quelle lecture faites-vous des 33 ans de l’accession de S.E. Paul Biya à la magistrature suprême ?

33 ans, d’un parfait gâchis. 33 ans, d’un homme qui a été porté par une liesse populaire lorsqu’il est arrivé aux affaires. Jamais, Ahidjo n’a bénéficié d’un tel élan spontané de solidarité. Biya en a profité. Biya a profité d’un soutien indéfectible du peuple et de son armée, lorsqu’il y a eu la tentative de putsch. Ce sont des éléments qui auraient dû pousser Paul Biya à tout faire pour répondre aux aspirations de son peuple. C’est tout à fait le contraire qu’il a fait durant toutes ces années. Il s’est muré dans une tour d’ivoire. Il a laissé son peuple être massacré par la misère. Il a laissé son peuple ployer sous le poids des plans d’ajustements structurels des bailleurs de fonds internationaux. Il nous a plongés dans une pauvreté indescriptible en coupant tous les éléments de solidarité, pas d’hôpital, pas d’école gratuite, la fin des bourses (universitaires), pas d’infrastructures. C’est-à-dire que, quand nous regardons ce régime, il a permis au président Paul Biya de s’enrichir outrageusement, je te dis bien outrageusement et j’assume mes mots. Parce que, lorsque le président de la République Ahidjo est parti, il a dit « les caisses de l’Etat sont pleines ». Et quand Biya est arrivé, il a confirmé que « ces caisses étaient pleines ». Qu’est-ce-qui s’est passé pour qu’au milieu des années 80, le pays soit en faillite ? Il n’a jamais rendu compte à son peuple. Et par rapport à cela, il s’est offert une unité agro-industrielle dans son village. Il achète des maisons. Il s’est construit un complexe de luxe à Mvomeka’a avec ses frères, ses sœurs et ses neveux. Voilà le bilan de Biya. Un bilan négatif.

Quels éléments fondamentaux peuvent justifier cet état des choses ?

33 ans après, Biya fait encore des promesses. Aucune réalisation concrète qui permettre de dire au peuple ce qu’il a fait jusqu’à ce jour. Même quand, les pays amis nous donnent des hôpitaux, comme l’hôpital Gynéco-Obstétrique de Yassa. Une fois que, l’administration de la santé publique s’installe, les prix grimpent. Et c’est le ministre de la santé publique qui dit aux populations, la santé a un prix. Pourtant, ils n’ont pas construit et équipé ces hôpitaux pour soigner le peuple qui n’a pas d’argent. Voilà comment Biya a réussi à créer un régime féodal. Il y a des seigneurs qui s’enrichissent et pillent le pays, où il y a des sphères qui vivent dans la misère noire.

La démission de M. Ahidjo a-t-elle été une erreur?

Ahidjo a fait de très mauvaises choses du point de vue des libertés. L’histoire l’a déjà condamné pour cela. Mais, par ailleurs, toutes les grandes écoles de la République ont été construites par Ahidjo. L’Ecole Normale, l’Ecole Polytechnique, le C.U.S.S, l’Ecole des Travaux Publics, la Diplomatie, l’Ecole Nationale d’Administration et de magistrature (ENAM) et l’Ecole de journalisme. Tout cela a été fait par Ahidjo. Biya a éclaté des universités sans construire des infrastructures. C’est avec Biya, qu’il y a eu des « Bonamoussadi » où les enfants vont à l’école dans les taudis et les toilettes du village. Humilier la jeunesse camerounaise à ce point, c’est Biya qui l’a fait. Dire qu’Ahidjo a fait une erreur. Non, il calculait froidement. Il a cru qu’en mettant Biya, il allait le malaxer. Biya était un homme très réservé, très effacé et qui ne donnait pas son point de vue. Il a même été écrabouillé par ceux qui criaient très fort. Mais, une fois que quelqu’un a les rênes du pouvoir, que des amis te disent : « vas-y Polo, c’est toi qui as le pouvoir ». Il a pu se débarrasser d’Ahidjo.

Comment cela a-t-il été possible ?

Ahidjo n’avait plus aucun rôle à jouer puisqu’il avait démissionné du pouvoir. Mitterrand a joué un rôle déterminant pour dire à Ahidjo : « fiche la paix à Paul Biya ». Déjà, lui Mitterrand en tant qu’avocat, ne pouvait pas défendre les victimes de la dictature d’Ahidjo. Mitterrand ne pouvait pas cautionner la poursuite d’un Tyran. Il est mal tombé. Peut-être avec De Gaulle ou avec la Droite, on aurait pu dire à Biya : « écoute ton patron et mets-toi à genoux ». La Gauche au pouvoir en France avec Mitterrand ne pouvait pas accepter qu’Ahidjo continue à contrôler l’Etat, alors qu’il avait démissionné, et, que Biya était déjà au pouvoir. L’histoire de notre pays est pire. Quand vous dites à l’étranger qu’en 55 ans d’indépendance, nous avons eu seulement deux chefs d’Etat, c’est du jamais vu. Il y a eu des papes qui sont morts. Nous avons vu à ce jour six papes qui se sont succédé. Celui-là qui est en place maintenant et qui est à ses 33 ans, il a connu les deux mandats de Mitterrand, les deux mandats de Chirac, le mandat de Sarkozy et celui de Hollande. Cela fait trois septennats et quatre quinquennats. C’est du jamais vu.

Est-ce la faute du président de la République Paul Biya ?

Nous avons vu cela avec un monsieur comme Paul Biya qui ne pense pas partir. On l’a d’abord nommé premier ministre, et puis, on a modifié la constitution pour qu’il devienne le dauphin constitutionnel du chef de l’Etat en cas de vacance du pouvoir. Cela s’est passé en toute transparence. Il n’y a pas eu des coups de feu. Quand lui-même fait tout pour qu’il n’y ait pas d’alternance. Il veut plonger son pays dans le chaos. Pour qu’il y ait la liberté, il y a eu beaucoup de gens qui sont allés en prison. Il y a eu des prisonniers dès 1983, 1985, 1986. Anicet Ekané et moi avions été prisonniers en 1990. Nous ne pouvons pas dire que, c’est un monsieur qui était pour la liberté. C’est quand nous avons fait tout ce boucan autour de lui, quand il est arrivé en France en 1983 au mois de février, il a dit que tout le monde pouvait rentrer. C’est la raison pour laquelle, tout le monde est rentré. Et quand nous sommes arrivés ici, il a commencé à nous arrêter. Il y a la liberté. Mais, elle est arrachée. Même pour la presse, il y a eu des marches et des descentes dans les rédactions. Les journalistes ont été fouettés. Quand tu faisais un journal, il fallait aller à la province pour déposer la morasse. Les imprimeries étaient gardées par les gendarmes en armes prêts à tirer si vous essayez de sortir un journal sans le cachet du secrétaire général de la province. Cela a été conquis de haute lutte. Quand sur les plateaux, les gens disent : « on vous a donné ceci ». Ils oublient que pendant les villes mortes, il y a eu des morts et des journalistes qui ont été torturés. Il y en a qui ont été battus et qui ont fui le pays.

Après 33 ans, que doit-on faire concrètement ?

La première chose, le président de la République, Paul Biya doit partir. Qu’il constate qu’à force de s’enfermer à Etoudi, et là, je me demande s’il ne faut pas détruire cet endroit. Voici un palais qui a fait partir le président de la République d’un ancien, qui était en plein cœur du quartier administratif. Le président Ahidjo voyant la manne pétrolière tomber, s’était dit, il faut maintenant un nouveau palais à l’image de notre nouvelle fortune. Il va donc débroussailler la forêt d’Etoudi, puisque, c’était un village. Il a construit un palais. Mais, le palais est tellement isolé que, le président n’entend pas les cris de son peuple. Il est entre Etoudi, Mvomeka’a et la Suisse. Il n’entend pas les pleurs des gens. Il ne sait pas que les jeunes femmes meurent parce qu’on ne peut pas payer la césarienne à 300 000 F Cfa. Il est où ce président de la république qui n’est pas encore entré dans une salle de classe, pour voir que celle-ci contient à elle seule, cent enfants ? Pourtant, ils doivent apprendre à écrire et du coup il leur faut de l’espace. Ils doivent être bien assis. Les enfants dans la plupart des établissements sont assis sur une fesse. Où est le président Paul Biya qui dit que « votez-moi, j’ai l’expérience ». Et quand on le vote, il remonte dans sa tour d’ivoire.

Que proposez-vous au Président de la république ce 6 novembre 2015 ?

Il faut que, le président de la République descende et qu’il vienne parler au peuple. Il faut qu’il contacte les jeunes. Qu’il aille dans les marchés pour toucher du doigt la vie des Camerounais. Il ne le fait pas depuis 33 ans. Deuxième chose, il faut qu’il prépare sa sortie. Nous voyons bien qu’il ne tient plus. Nous l’avons vu, quand, il descendait les escaliers avec François Hollande, entouré d’un service d’ordre qui était prêt à le ramasser, s’il tombait. Cela veut dire que le président de la République a des difficultés à se déplacer. Et il faut qu’il laisse. Il est resté 32 ans sans rien faire. Et, ce n’est pas maintenant qu’il va le faire. Il a précipité notre pays dans la misère. Quand il a eu de l’argent. Il aurait même pu faire quelques routes. Tout est enclavé dans les différentes régions du pays. Il ne fait rien face à cela. Il s’est enrichi. Il savait que, si j’entre dans le poivre blanc et les ananas, j’aurais de l’argent. Nous avons voté un chef de l’Etat pour diriger. Nous n’avons pas voté un planteur pour faire concurrence aux producteurs de fruits. Son rôle, c’est de diriger.

Et du point de vue des libertés ?

Biya tire sur les populations. Quand il le fait, la communauté internationale ne parle pas. En 2008, il a envoyé le Bir (Bataillon d’Intervention Rapide NDLR) à Douala pour tirer sur les enfants. Il y a eu beaucoup de morts. Personne n’a parlé de cela. Nous avons parlé des morts de Moussa Daddis Camara, sans évoquer ceux du Cameroun. Pendant les villes mortes, il a tiré sur des gens. Lorsqu’une organisation de la société civile veut marcher, elle est encerclée. Lorsqu’un parti politique de l’opposition veut faire une réunion publique, cela est impossible. Les partis politiques de l’opposition ne sortent que pendant la campagne. Après, ils entrent dans la niche, encerclés par les sous-préfets, les préfets et les commandants des brigades. A cette allure, les journalistes disent : « nous ne voyons pas l’opposition ». Mais, l’opposition ne peut pas travailler. Quand je vois ces petits gars du Rdpc (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais NDLR) qui racontent que l’opposition est faible. Le président sait que, s’il ouvre encore la marmite, il est mort. Les libertés publiques ne sont pas exercées dans ce pays. Nous avons une belle constitution qui prévoit toutes les libertés et les règlements bizarres anticonstitutionnels qui bloquent le fonctionnement et l’expression de la société civile et des partis politiques.

Et qu’en est-il de la Constitution ?

Il a modifié la Constitution. Il n’a même pas déjà mis cela en œuvre. Il l’a fait pour qu’il ne parte pas du pouvoir. Il y a une tradition héritée de la dictature. La répression se fondait sur le fait qu’il y avait des maquisards. Cette répression fait en sorte que, notre pays a toujours fonctionné avec une constitution nickel, avec en préambule la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Mais, nous avons une tradition des lois et des règlements anticonstitutionnels qui bloque la constitution. Cette année est cruciale. Dans un mois, nous allons célébrer les 25 ans des lois du 19 décembre 1990 de la démocratie. Nous nous rendons compte qu’au terme de ces 25 ans, nous ne sommes pas libres de faire ce qu’on veut au Cameroun. Nous ne pouvons pas marcher. Cela veut dire que, du point de vue des lois, nous sommes en pleine régression. Nous sommes dans une dictature avec de belles lois. Mais la pratique dictatoriale demeure. La liberté de parler, de marcher, d’exercer librement son devoir de citoyen n’existe pas. Il faut dire aux Camerounais, qu’on arrête de les insulter. Ce sont des gens qui se sont battus et on a sorti l’armée des casernes.
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