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MOUVEMENT NKUL BETI
   CAMEROUN             AFRIQUE             MONDE
Un peuple digne ne se tait ni ne reste passif devant une dictature: Ce que la révolution burkinabè nous enseigne
Source, auteur, copyright
Jean-Claude Djéréké
Enseignant à Drexel University, Philadelphie (USA) et chercheur associé au Cerclecad, Ottawa (Canada). Dernière publication: “Abattre la Françafrique ou périr. Le dilemme de l’Afrique francophone”, Paris, L’Harmattan, 2014
Pendant un certain temps, imposteurs et dictateurs peuvent plastronner, se croire invincibles, penser qu’ils ne seront jamais lâchés par leurs parrains mais ils finissent toujours par être vaincus comme dans “Le crépuscule des crapules” (film de 90 mn réalisé en 1972 par Sung Chia Wen) où l’inspecteur de police Chan Yen arrive à neutraliser une bande d’assassins et de voleurs qui s’étaient spécialisés dans le trafic de drogue et les meurtres.
     Date de publication: 03-11-2014   17:11:39
Après Wade et Sarkozy en 2012, Compaoré vient de connaître la plus grande humiliation de sa vie: être contraint à un piteux départ sous la pression et les quolibets de la rue. Alors que Laurent Gbagbo résista courageusement pendant 11 ans à la “communauté internationale” intoxiquée et instrumentalisée par une France qui ne supportait pas que Gbagbo ne courbe pas l’échine devant elle, le vaillant peuple burkinabè n’eut effectivement besoin que de quatre petits jours pour se débarrasser d’un homme dont beaucoup ne retiendront en définitive que trois choses: 1) il était fourbe et cruel; 2) il élimina physiquement son ami et compagnon Thomas Sankara dont le charisme, l’intégrité et la popularité devaient le mettre mal à l’aise; 3) il fut le plus grand déstabilisteur de l’Afrique de l’Ouest. Compaoré fut chassé comme un malpropre parce que même les animaux n’en voulaient plus comme semble le suggérer une photo sur laquelle deux chèvres s’attaquent rageusement à un de ses portraits. Qu’il finisse de la sorte, que les siens aient été obligés de le jeter dans les poubelles de l’Histoire n’est que justice. Bref, cette fin peu glorieuse, il l’a méritée car il a fait trop de mal à la sous-région. En effet, qui ne se rappelle que c’est avec Charles Taylor qu’il mit à feu et à sang le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée? Qui ne se souvient que les deux criminels avaient en commun la passion des pierres précieuses et que, pour cela, ils étaient prêts à faire couler le sang des innocents? Quand les pays occidentaux s’aperçurent que Taylor était allé trop loin, ils le firent arrêter et transférer à la Haye. Et ce fut une bonne chose mais le sanguinaire de Ziniaré aurait dû l’y accompagner car là était sa vraie place. N’ayant pas été inquiété, Compaoré crut qu’il pouvait installer le chaos dans d’autres pays et faire main basse sur leurs richesses. Il s’érigea alors en défenseur des Burkinabè qui seraient maltraités en Côte d’Ivoire. Pour “sauver” ces Burkinabè qui ont pourtant “construit la Côte d’Ivoire”, il offrit non seulement le gîte et le couvert mais un camp d’entraînement et des armes à des voyous et incultes proches de Dramane Ouattara. On connaît la suite: notre pays fut lâchement attaqué le 19 septembre 2002; environ 300 morts furent enregistrés au cours de cette attaque; depuis cette funeste date, le Burkina devint producteur de cacao. En réalité, ce cacao avait été volé en Côte d’Ivoire tout comme l’or et l’argent de la BCEAO de Man, Korhogo et Bouaké. On vient de découvrir une partie de cet argent volé dans une maison appartenant à une amie de Chantal Compaoré qui devrait se souvenir que Simone Gbagbo n’a pas fui au premier coup de fusil mais resta dignement auprès de son mari et que, tôt ou tard, elle sera mise aux arrêts pour répondre des crimes économiques et de sang dont son mari et elle-même se sont rendus coupables.

Laurent Gbagbo pensait que Compaoré pouvait l’aider à trouver une solution pacifique à la crise. Il fut naïf de faire confiance à un individu connu pour sa roublardise et c’est là une des erreurs commises par l’ancien président ivoirien car Compaoré nourrissait depuis longtemps un projet diabolique: voir un de ses compatriotes à la tête de la Côte d’Ivoire. J’ai entendu certains Occidentaux rappeler ses médiations en Afrique occidentale. De quelles médiations ces ignorants parlent-ils car Compaoré n’a réussi aucune médiation et il ne pouvait pas réussir parce qu’il n’était qu’un vulgaire pyromane-pompier. Lui qui fit brûler le journaliste d’investigation Norbert Zongo et tant d’Ivoiriens en 2010-2011, faut-il regretter qu’il ait échappé au supplice du feu? Difficile à dire. Une chose est certaine: peu de Burkinabè et d’Africains regretteront ce tyran qui voulait rempiler pour, dit-il, terminer des chantiers qu’il venait d’ouvrir. Même la France, qui le soutint et le protégea plusieurs années durant, ne regrettera pas qu’il soit sorti de la scène politique par la petite porte. Il importe de féliciter ici François Hollande de n’avoir rien tenté pour le remettre en sellle. Même si sa lettre du 7 octobre 2014 n’invite pas clairement Compaoré à abandonner toute velléité de révision de la Constitution en sa faveur, Hollande ne fit rien pour voler au secours d’un homme perdu par son propre entêtement. Et c’est ici que se dégage le premier enseignement de ce qui vient de se passer au Burkina: la France ne soutient que les idiots utiles. Cela signifie que c’est toujours pour un temps limité que son parapluie est offert aux Nègres qui travaillent contre les intérêts de leur continent. En d’autres termes, la France n’a jamais hésité à lâcher le Noir qui ne sert plus ses intérêts. La triste fin des Bokassa, Mobutu, Ben Ali et autres Bozizé aurait dû faire comprendre cela à Compaoré.

Deuxième enseignement: le peuple est le seul et vrai détenteur du pouvoir; quand ceux à qui le peuple a momentanément confié le pouvoir se prennent pour des dieux demandant qu’on se prosterne devant eux et enrichissant scandaleusement leurs familles et clans, le peuple n’a plus d’autre choix que de se mettre debout. Or rien ne peut arrêter un peuple qui se met debout. Tel un fleuve en crue, il emporte tout sur son passage. Le peuple burkinabè s’est levé et dressé parce qu’il était contre toute modification de sa Constitution, parce qu’il était fatigué de subir un régime violent et corrompu, parce qu’il avait compris que des hommes et femmes dignes ne se taisent ni ne restent passifs devant une imposture ou une injustice. Mais les Burkinabè ne se sont pas contentés de relever la tête. Ils étaient déterminés à demeurer dans la rue jusqu’au départ de l’imposteur. Ce qui se donne à voir ici, c’est que le peuple ne se montre courageux et déterminé que s’il est appuyé par une société civile qui ne laisse pas partis au pouvoir et partis d’opposition faire ce que bon leur semble sur le dos du peuple. L’épiscopat burkinabè peut être fier d’avoir joué sa partition dans cette société civile engagée et lucide en prenant position en février 2010 contre la modification de l’article 37. On aimerait voir l’épiscopat ivoirien adopter pareille position courageuse face à un régime passé maître dans la violation des droits humains, le gaspillage et le détournement des fonds publics. Un tel courage redorerait mieux son blason que la ridicule décision qu’il vient de prendre: le retour de son représentant dans une commission électorale qui est loin d’être indépendante et équilibrée. Ce que le peuple ivoirien attend des évêques ivoiriens, ce n’est ni de jouer les équilibristes pour contenter tout le monde ni de légitimer un pouvoir honni et rejeté par la majorité des Ivoiriens mais d’appeler un chat, un chat car, comme le disait le Pape François, le 18 septembre 2014 à des évêques nouvellement nommés, “le monde a le droit de retrouver l’Évangile qui libère sur les lèvres des pasteurs de l’Église".

Nous venons de voir comment la société civile a contribué à redonner au peuple du Burkina Faso courage et confiance en lui-même. Il convient maintenant de saluer le remarquable travail accompli par les leaders de l’opposition. Si le peuple les a suivis, c’est parce que ces leaders ont allié eux-mêmes courage et détermination, n’ont pas confondu compromis et compromission, étaient prêts à perdre leur vie pour qu’advienne le changement. Zéphyrin Diabré, Ablassé Ouédraogo, Bénéwendé Stanislas Sankara, Juliette Bonkoungou et d’autres savaient qu’ils prenaient de gros risques en osant défier le tueur Compaoré; ils étaient conscients que, si les choses tournaient mal, ils pouvaient subir le même sort que les Lingani, Zongo et Sankara dans un passé récent mais ils ont perçu, bien perçu, que c’est aux côtés du peuple qu’il fallait être, que les intérêts de ce peuple volé et trahi passaient avant leurs petits avantages et privilèges personnels. C’est cette capacité à prioriser l’intérêt général qui fait les grands leaders. Notre pays a soif aujourd’hui de ce genre de leaders; il veut des leaders capables d’aller au charbon et non des gens qui répètent à l’envi que le Fpi doit “entrer dans le jeu politique” s’il ne veut pas disparaître alors que les rebelles et dozos sont toujours armés, que la Commission électorale est outrageusement dominée par Dramane Ouattara, que des gens souffrent le martyre depuis 3 ans et 7 mois en prison et en exil pour avoir embrassé le combat de Laurent Gbagbo, que les comptes de plusieurs pro-Gbagbo ne sont pas débloqués et que le président du FPI ne peut se rendre à Abobo ou à Odienné. À ce propos, qui a dit qu’entrer dans le jeu politique consiste uniquement à accompagner le pouvoir illégitime de Ouattara à la présidentielle de 2015 que la violence et les tricheries lui permettront à coup sûr de remporter? En boycottant les législatives, puis le recensement général de la population, le parti créé par Laurent Gbagbo n’avait-il pas déjà administré la preuve qu’il est dans le jeu politique?

Seuls notre silence et notre résignation donnent aux dictateurs l’illusion qu’ils sont indéracinables et font perdurer les dictatures. Pour mettre fin à une dictature, pour que les choses changent, le peuple doit non seulement le vouloir mais sortir massivement dans la rue, être déterminé. Cela ne va pas sans sacrifices car la lutte, toute lutte, est faite de larmes, de sueur et parfois de sang mais on ne lutte jamais en vain. Ce sont les sacrifices du peuple burkinabè, sa hargne et sa détermination à mener une désobéissance civile permanente qui balayèrent le régime sanguinaire de Compaoré. Lutter aujourd’hui pour que nos enfants et petits-enfants puissent mener demain une vie plus décente, tel est le troisième enseignement de la révolution burkinabè.

Enfin, l’insurrection burkinabè nous enseigne que les choses d’ici-bas (pouvoir, gloire, honneurs, etc.) sont éphémères, passagères. Quohelet (Ecclésiaste) nous en avait déjà averti dans une saisissante formule: “Tout est vanité”. Si tout est vanité, si tout passe, pourquoi devons-nous faire souffrir les autres, pourquoi les affamer, pourquoi les tuer, pourquoi les bâillonner, pourquoi amasser maisons, voitures et comptes bancaires pendant que des milliers de personnes sont privées du strict minimum? On le voit: ce n’est pas uniquement les autres chefs d’État (ceux qui sont encore au pouvoir et ceux qui lui succéderont à Ouagadougou) mais chacun d’entre nous qui doit méditer sur la chute de Compaoré. “Vis simplement pour que d’autres puissent simplement vivre", disait l’Indien Mahatma Gandhi. Le moment n’est-il pas venu d’appliquer cette maxime?
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