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Rendez-vous exclusif. Interview avec Dr Thierry Amougou, Macro-économiste, enseignant à l’université
Thierry Amougou, macro-économiste et enseignant à l'université catholique de Louvain à l'UCL où il a soutenu sa thèse de doctorat depuis Avril 2010. Il dispense des enseignements à la faculté de sciences économiques sociales et politiques. Thierry Amougou a de multiples publications d'articles dans les revues et les livres publiés seul ou en groupe. Cet intellectuel incarne aujourd’hui l’image de cette Afrique qui veut faire usage de son autonomie pour se développer, sans toutefois oublier qu’une Afrique repliée sur elle-même ne peut être le chemin idéal.
Apres la parution de son livre « LE CHRIST ÉTAIT-IL CHRÉTIEN ? Lettre d'un Africain à l'Eglise catholique et aux chrétiens », Thierry Amougou revient cette fois-ci avec un ouvrage intitulé « CINQUANTENAIRE DE L’AFRIQUE INDÉPENDANTE (1960-2010) ». C’est donc l’occasion pour nous de vous présenter ce livre et de nous entretenir avec son auteur.
Date de publication : 19-05-2011  /03:23:22
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La tribune libre d’expression du Mouvement Nkul Beti a l’occasion d’avoir sur son plateau l’une des personnes marquante et soucieuse des problèmes de démocratisation et de développement en Afrique. Son dernier ouvrage « CINQUANTENAIRE DE L’AFRIQUE INDÉPENDANTE (1960-2010) » est sorti ce mois de mai 2011. Une grande occasion de nous entretenir sur la question africaine. Mr. Thierry Amougou, il est de notre tradition que nos invités se présentent, parlent de leurs familles et origines. Alors qui est Thierry Amougou ?
Bonjour et merci de me donner l’occasion de causer avec d’autres Camerounais. Je n’aime pas trop parler de moi raison pour laquelle je vais me limiter au strict minimum. Je suis un Camerounais né dans les années septante à Sangmelima où mon père était médecin. Le nom de mon feu père est Ondoua pie Guillaume et celui de ma mère, Atsama Amougou Régine. Je suis un Nvog Zang de Messok I par Ngoulémakong. Ma grand-mère paternelle est une cousine au feu Père Engelbert Nveng et au feu père Jean Amougou Atangana qui dirigea le collège Bonneau d’Ebolowa. Ma mère vient elle de Yem, à côté de Ngoazip par Ebolowa. Elle « accroche le sac » comme on le dit chez nous dans le village du feu père Jean-Marc Éla.
Le nom « Amougou » est très répandu chez les ekang. Connaissez-vous la signification de celui-ci ? Quelle liaison culturelle et historique peut-on déduire de celui-ci ?
Malheureusement je ne sais pas ce qu’il signifie. Je sais que je porte le nom du père à maman sans plus. Vous aller peut-être m’apprendre des choses dessus.
Parlant de culture, beaucoup sont surpris aujourd’hui d’être d’abord ekang avant d’être beti. Nombreux sont aussi ceux qui viennent d’apprendre sur l’histoire des ekang. Appartenez-vous à cette catégorie ou alors vos origines historiques vous ont toujours accompagné dès votre enfance ?
J’ai toujours su que j’étais d’abord Ekang grâce à un vieux oncle qui, jouant du Nvet, nous racontait l’histoire Ekang. Donc sans la maîtriser de bout en bout, ces soirées de Nvet dans la case de maman m’ont beaucoup appris sur moi et les Ekang.
Quelle place occupe la culture dans l’émancipation des peuples ? Faut-il favoriser la tolérance culturelle par rapport au mixage des cultures ?
La culture occupe une place centrale dans l’émancipation des peuples. Même dans le processus de développement, la culture fait toute la différence. Elle est un marqueur des modes comportementaux et permet de lire le monde de façon particulière grâce à la langue qui en constitue un des éléments. Si on lit le monde différemment, on l’analyse différemment aussi, on pose les problèmes différemment et on trouve des réponses différentes. Cependant, il ne faut pas considérer la culture comme un stock de pratiques, de manières d’être et de connaissances fixé une fois pour toute. La culture est un flux car les cultures s’influencent les unes les autres et évoluent même si on peut y trouver des noyaux durs pour chacune d’elle. L’heure est donc, non à l’intégrisme culturel ou au culturalisme naïf, mais à l’interculturel dans un monde qui devient de plus en plus métisse. Qui dit métissage culturel dit automatiquement tolérance d’autres façons d’être, de voir, de parler, de manger, de s’habiller, de dormir, de marcher etc…

Le seul danger que courent les cultures dominées est de se voir phagocyter par les cultures dominantes si rien n’est fait par nos Etats et l’UA pour les préserver. C’est notamment le cas au niveau des langues, un aspect des cultures africaines aujourd’hui menacé par l’anglais, le français et maintenant le chinois. Ce n’est pas un hasard si toutes les grandes civilisations ont préservé leurs langues. Ce que je dis concerne aussi la musique, la peinture, le théâtre et toute autre forme d’expression culturelle. La culture est la marque des peuples, c’est ce que ces peuples apportent au monde et ce par lequel ils s’intègrent au monde en restant maîtres des lieux d’où viennent leurs cultures.
Cependant, il ne faut pas considérer la culture comme un stock de pratiques, de manières d’être et de connaissances fixé une fois pour toute. La culture est un flux car les cultures s’influencent les unes les autres et évoluent même si on peut y trouver des noyaux durs pour chacune d’elle
Mr. Amougou, avez-vous concrètement une idée sur le nombre d’articles que vous avez déjà publiés ? On ne cesse de lire vos interventions sur les problèmes africains et camerounais en particulier. D’où viennent vos énergies et la passion pour effectuer un travail si important et déjà volumineux ?
Aucune idée, je ne les compte pas. Sans votre question, franchement je n’y aurais pas pensé ni accordé la moindre attention. L’énergie vient du devoir qui est le mien, et je le pense, de tout Camerounais et de tout Africain d’apporter ce qu’il peut pour l’amélioration de la situation au Cameroun en particulier, et en Afrique en général. Ce devoir est aussi interpellant pour moi parce qu’il repose sur un amour du Cameroun et du continent noir. J’estime qu’un Africain normal au 21ème siècle ne peut qu’être engagé car nos pays et notre continent ont besoin de toutes les intelligences, de tous les bras et de toutes les contributions qui peuvent assurer sa prospérité. A ce titre, à mon avis, nous ne travaillons pas encore assez pour le faire. J’estime donc que je dois faire plus et je crois que je ferrais plus car je ne suis qu’au début de ma carrière de chercheur. Quand on aime on ne compte pas dit-on souvent. J’essaie juste d’apporter à l’Afrique et au Cameroun ce qu’ils m’ont donné en me mettant au monde. Vu ainsi, je n’ai encore rien fait pour le continent africain et mon pays.
J’estime donc que je dois faire plus et je crois que je ferrais plus car je ne suis qu’au début de ma carrière de chercheur
Le macro-économiste que vous êtes, que dites-vous sur vos activités ? Que pouvons-nous retenir de votre quotidien et profession ?
L’univers universitaire est un peu austère mais je suis fais pour ça car je suis un passionné de la recherche et de l’enseignement. Autant c’est très gratifiant de rencontrer la reconnaissance de ses pairs, autant c’est presque magique de former des citoyens même s’ils ne sont pas toujours Africains ou Camerounais. Mon plus grand plaisir dans ce travail d’enseignant est de voir un enfant satisfait après un cours parce que les choses ont été expliquées avec clarté. On se sent moins inutile car on participe à la formation d’un homme. Le quotidien c’est donc les groupes de recherche, les colloques 4 à cinq chaque année, l’enseignement, des taches administratives, la consultance, les enquêtes de terrain et les lectures et corrections de mémoires et thèses de doctorat.
Mon plus grand plaisir dans ce travail d’enseignant est de voir un enfant satisfait après un cours parce que les choses ont été expliquées avec clarté
En lisant vos articles, j’ai l’impression que l’intellectuel « Thierry Amougou » a du talent pour se positionner sur les problèmes de l’Afrique et du Cameroun. Vous mener un combat public qui ne suscite pas seulement de l’admiration mais aussi vous êtes « ciblé » par les « non-démocrates » africains, la FranceAfrique et autres. Alors pourquoi avez-vous choisi de mener ce combat inégal ? Et à quel niveau intervient dans cette lutte la Fondation Moumié que vous dirigez ?
Parler de l’Afrique dans l’objectif de résoudre ses problèmes doit se faire avec sérieux. Cela veut dire que nous devons, comme dans toute analyse sérieuse, être en quête de ce qui tend vers la vérité ultime des choses. Nous ne devons donc jamais fermer les yeux sur nos propres responsabilités alors que nous exaltons à souhait ce que les autres font de nous en mal. L’avenir de l’Afrique dépend plus des conditions et des acteurs internes que des pays étrangers. Si nous aimons la justice et espérons que nos analyses y contribuent, nous devons être impartiaux et rigoureux dans tous les domaines. Je ne suis donc pas un adepte du populisme scientifique qui consiste à poursuivre ce que dit la majorité des Africains très souvent englués dans des stéréotypes construits au fil du temps. C’est pourquoi je parle sans cesse de cohérence dans nos combats. Même si la communauté internationale est gangrenée par le deux poids deux mesures dans ses actions, je ne peux me battre pour la démocratie et défendre Kadhafi qui a déjà fait plus de quarante ans au pouvoir sans être élu par le peuple libyen. Je ne peux défendre la démocratie et être pour un candidat qui refuse les résultats d’un vote, procédure de choix démocratique. Je ne peux être pour un Etat de droit et ignorer que la démocratie qui en constitue un des piliers entraîne tôt ou tard, d’autres problèmes à gérer : l’homosexualité, la parité hommes/femmes, les droits des enfants etc. Nous ne pouvons combattre la Françafrique efficacement si nous ne combattons pas avec acharnement ce qui l’autorise chez nous, c'est-à-dire la dictature politique subsaharienne.

Donc le fait que certains me traitent de tous les noms ne m’affecte pas du tout, non seulement parce que je respecte des avis différents des miens, mais aussi, parce que je suis pour la démocratie jusqu’au bout. C'est-à-dire en assumant les nouveaux problèmes issus de la forme de société qu’elle construit. Ce qui implique que je remets tout à la décision du peuple, seule source de la légitimité politique. Nous pouvons réfléchir sur une démocratie africaine mais tant qu’elle n’existe pas encore, appliquons ce qui fonctionne ailleurs et qui a fait ses preuves. Et puis faut-il définir ce que c’est qu’une démocratie africaine ? Ne se construit-elle pas d’elle-même chemin faisant ?

La Fondation Moumié essaie juste d’encourager les Africains qui œuvrent dans le sens de l’Etat de droit démocratique. Elle le fait en décernant un prix symbolique à ces Africains et Africaines qui ne baissent pas les bras malgré les difficultés.
Je ne suis donc pas un adepte du populisme scientifique qui consiste à poursuivre ce que dit la majorité des Africains très souvent englués dans des stéréotypes construits au fil du temps. C’est pourquoi je parle sans cesse de cohérence dans nos combats
Je l’ai souligné au début de cet entretien que vous avez sorti en ce mois de mai 2011 l’ouvrage « CINQUANTENAIRE DE L’AFRIQUE INDÉPENDANTE (1960-2010) », éditions L’Harmattan, ISBN 978-2-296-54796-4. Le livre compte 126 pages et coûte 15,50 €. Apres avoir lu la table des matières, que diriez-vous, si je dis, « voila une fois de plus un ouvrage africain réservé seulement aux intellectuels » ? Quel public voudriez-vous atteindre ?
Je veux atteindre tous les publics, surtout le grand public africain. J’ai fait un grand effort de clarté sans être simpliste dans les analyses. Je vous l’ai dit tantôt, l’Afrique mérite le même sérieux dans ses analyses que les autres continents. J’aurais bien aimé écrire en éwondo ou dans une langue africaine mais hélas, nous sommes dans un monde où nos cultures sont dominées. Pour que je sois lu, il faut que j’écrive en français ou en anglais. Atteindre les couches populaires les plus profondes nécessite un travail plus vaste de nos Etats dans la promotion de nos langues. Ce qui revient à traduire certains ouvrages en langues nationales afin que ceux des nôtres qui n’ont pas appris à lire le français ou l’anglais puissent les lire.

En attendant, je pense que mon livre peut être lu et compris par quelqu’un qui n’a pas fait de grosses études. Il y’a beaucoup d’Africains pétris de qualité mais sans diplômes. Ils peuvent tous lire ce livre et y trouver leur compte. Ce n’est pas un livre d’intellectuel mais un livre que tout un chacun peut lire car la première qualité d’un intellectuel est de faire simple pour se faire comprendre.
« Quiconque lit ce livre en sort avec une nouvelle idée de l’Afrique.
L’auteur parle des cinquante ambigües pour caractériser les cinquante années d’indépendance africaine. L’analyse politique, économique et sociale de la période 1960-2010 donne un bilan en clair-obscur qui impose ce constat. Dans ce livre, écrit avec rigueur et méthode dans un langage abordable par un large public, Thierry Amougou interroge les dynamiques sociopolitiques et économiques africaines et y décèle, sous contrainte des acquis des études du développement et des grands défis du XXIe siècle, des avancées, des stagnations, des innovations, des bifurcations imprévisibles et des dégradations. La conception du pouvoir politique et ses conséquences sur la vie, l’Etat, le développement et les classes populaires ainsi que la nouvelle question sino-africaine sont passées au crible. Ses conclusions n’augurent, ni d’un « paradis », ni d’un « enfer », mais tout simplement d’un continent à la marche singulière vers sa continuité en tant qu’entité historique.»

Note de commande ou d'achat

Prix: 15,50 euros
Volume: 162 pages
ISBN : 978-2-296-54796-4
Aux Editions L'Harmattan
Je voudrais avancer une critique ici. En se référant seulement sur la table des matières du livre, on constate que vous n’avez réservez aucun chapitre spécial à l’éducation. Vous revenez naturellement sur l’enseignement mais sur un autre plan, si je ne me trompe pas. Pourtant, 50 ans d’Afrique indépendante c’est aussi 50 ans d’éducation, d’acquisition du savoir et du savoir-faire, c’est aussi une époque de création des écoles formation et des universités …
Mon livre n’est pas exhaustif et ne prétend pas l’être un seul instant. Les aspects de ce cinquantenaire sont si vastes et nombreux qu’un seul homme et un seul livre ne peuvent le faire de façon parfaite. En outre, la table des matières ne signale pas tout mais uniquement les grandes lignes du livre. Sans être allé très loin dans l’analyse de l’éducation, je ne l’ai pas totalement oublié car j’en parle dans la deuxième partie du livre en réactualisant la question posée par Cheikh Hamidou Kane de savoir si ce que nous apprenons à « l’école des Blancs » vaut toujours ce que nous oublions de nos cultures. Je pense que non car le culte du diplôme est aussi un grand problème africain, non seulement au niveau productif et de l’innovation, mais aussi, au niveau de la gestion de nos Etats.

Si le diplôme sanctionne des compétences certaines à mettre à l’actif de son détenteur, on ne peut se priver de se demander, cinquante ans après les indépendances, ce que « l’école des Blancs » qu’ont fréquenté à un haut niveau de nombreux Africains a fait de la gouvernance de nos Etats. Avons-nous des savoirs adaptés à nos problèmes ? Nos savoirs ne détruisent-ils pas nos cultures ? A quoi servent certains savoirs s’ils ne résolvent aucun problème africain ? Nos universités ne doivent-ils pas s’orienter vers des avoirs utiles à notre continent ? Voilà autant de questions qu’on peut se poser aujourd’hui et dont le traitement peut donner lieu à un autre livre.
Je ne l’ai pas totalement oublié car j’en parle dans la deuxième partie du livre en réactualisant la question posée par Cheikh Hamidou Kane de savoir si ce que nous apprenons à « l’école des Blancs » vaut toujours ce que nous oublions de nos cultures
Que dites-vous de la FranceAfrique ? Quelle place prend-t-elle dans cet ouvrage, si on tient compte que l’amour de la France pour l’Afrique et vice-versa suscite beaucoup de controverses pour le moment ?
Je fais généralement une distinction quand je parle de la Françafrique. D’abord, il ne faut pas assimiler toute la France, tout le peuple français et toutes les relations entre la France et l’Afrique à la Françafrique mafieuse.

La France est l’ancienne puissance coloniale de plusieurs pays africains. Ceux-ci ont hérité d’elle d’une forme d’organisation administrative, d’une langue, d’une monnaie, des cadres juridiques et des institutions plus ou moins abouties et aux fortunes diverses de nos jours. C’est un aspect des relations historiques entre la France et l’Afrique. Cette Françafrique-là n’est pas mafieuse, elle est le résultat d’une contingence historique. La preuve, je m’exprime ici en français et je participe de cette relation historique sans être un pilleur de l’Afrique pour autant. Vous qui me posez des questions en français y participez aussi sans être quelqu’un qui trahit l’Afrique, pour dire le moins.

Il y’a ce pendant une autre Françafrique, un réseau mafieux mis en évidence et popularisée par le feu sociologue néerlandais François Xavier Verschave même si le mot fut utilisé pour la première fois par le feu président ivoirien Félix Houphouët Boigny. C’est cette organisation coloniale et ses reproductions néocoloniales qui pillent l’Afrique et que tout Africain devrait combattre. Seulement, dans ce combat, ma thèse est simple : mettre fin à la Françafrique passe par donner le pouvoir à nos peuple et donc à construire des Etats de droits démocratiques. La Françafrique prend racine dans la dictature politique africaine car c’est celle-ci qui favorise sa prospérité en développant l’obscurantisme qu’il faut à toute mafia. Mon livre en parle sans le dire explicitement à tous les coups.

Dans votre question je lis le mot amour. C’est à oublier au plus vite car il ne s’agit pas des relations d’amour, mais des jeux d’intérêts. Le monde n’est pas « l’Ujama » dont rêvait Julius Nyerere en Tanzanie mais une arène de fauves. L’Afrique et les Africains doivent poursuivre leurs intérêts et non chercher l’amour des Occidentaux. Il n’existe pas. Si oui, pas au point de développer un continent.
Seulement, dans ce combat, ma thèse est simple : mettre fin à la Françafrique passe par donner le pouvoir à nos peuple et donc à construire des Etats de droits démocratiques
Lorsque vous présentez les 50 ans de l’Afrique indépendante, parlez-vous seulement de l’Afrique noire ou alors de l’Afrique qui va du sud au nord ? Pouvons-nous objectivement examiner les problèmes d’Afrique noire sans tenir compte du Maghreb ?
Je parle de toute l’Afrique notamment lorsque j’évoque la consolidation de l’union africaine dans la construction de l’avenir du continent. L’Afrique du Nord n’est donc pas oubliée dans ma pensée sur le futur d’une Afrique qui gagne. Cependant, parlant du cinquantenaire, j’insiste plus sur l’Afrique au Sud du Sahara car un pays comme l’Egypte était déjà longtemps indépendant avant le Cameroun.
Une partie du livre parle de « la démission des citoyens ou la victoire de la peur face aux pouvoirs qui tuent ». Puis-je en déduire que le citoyen africain ou camerounais est devenu ce qu’il est aujourd’hui à cause des systèmes répressifs mis en place ? Je pose cette question parce que je fais partie des africains qui croient qu’il existe une faute collective pour les problèmes africains. Autrement dit quelle est la part de responsabilité du citoyen ?
Vous avez raison. Je pense que les peuples ont les dirigeants qu’ils méritent une fois qu’ils acceptent une servitude volontaire en oubliant de dire non c’est assez ! Cependant, si la responsabilité est collective, elle n’est pas d’un même poids, elle n’est pas égale. Dans la faillite de l’Afrique dans plusieurs domaines, les populations africaines ne peuvent avoir une responsabilité équivalente à celle de ceux qui sont au pouvoir depuis cinquante ans. Ceux qui ont le pouvoir sont plus responsables que les populations qui ne l’ont pas. Le citoyen est responsable uniquement lorsqu’il ne fait pas son travail de citoyen jusqu’au bout, c'est-à-dire lorsqu’il se satisfait de situations ubuesques érigées par les pouvoirs en place. Mais ces citoyens ont-ils souvent le choix lorsqu’on sait que survivre est le premier objectif des femmes et des hommes dans nos pays de carences multiples ? Rien n’est moins sûr c’est pourquoi je parle de la peur des pouvoirs qui tuent car nos pouvoirs tuent plus qui ne servent la vie des hommes.
Cependant, si la responsabilité est collective, elle n’est pas d’un même poids, elle n’est pas égale
Comment qualifiez-vous l’Afrique qui a fait des progrès pendant les 50 ans d’indépendance ? Nous ne pouvons pas qu’en même dire que tout a été négatif…
Je parle d’un bilan mitigé et en clair obscur car des avancés existent et cohabitent avec des régressions voir des stagnations. Les principaux succès sont l’existence d’Etats avec des Constitutions, des drapeaux, des hymnes, des frontières et des diplomaties et des lois. Il y’a aussi des avancées économiques et sur le plan démocratique. Je fais très bien la part des choses dans le livre. Certains peuvent même être surpris en le lisant car il y’a plusieurs aspects positifs que révèlent certains évènements négatifs comme ceux de Côte-d’Ivoire, du Gabon, du Benin.
Je viens de vous posez une question sur la FranceAfrique. Je voudrais maintenant avoir votre point de vue sur la ChineAfrique surtout que nous parlons maintenant de « main basse sur le Cameroun » par la Chine. Quelles sont les facettes de la nouvelle question sino-africaine que vous soulignez dans votre livre ?
La « chineAfrique » est plus vieille que la France Afrique. Ce n’est pas une coopération nouvelle car depuis le 14ème siècle, et ce avant les Occidentaux, les Chinois sont déjà en Afrique. Ces relations ont continué pendant les luttes d’indépendance (liens avec les nationalistes africains) et la guerre froide où la Chine était présente dans de nombreux pays africains communistes. La Chinafrique est donc un plus vieux réseau que la Françafrique.

Ce qu’on appelle aujourd’hui la nouvelle question sino-africaine est juste le renouveau de cette relation historique depuis que l’Empire du Milieu connait un grand essor économique et qu’il concurrence les anciennes puissances coloniales au sein du continent africain. J’analyse ces relations dans le livre en montrant, tant leurs atouts que leurs limites et multiples facettes pour le développement africain.
Ce qu’on appelle aujourd’hui la nouvelle question sino-africaine est juste le renouveau de cette relation historique depuis que l’Empire du Milieu connait un grand essor économique
Les méthodes de travail des chinois au Cameroun et dans d’autres pays d’Afrique ne sont pas très favorables. Les chinois maltraitent les travailleurs camerounais et vont même jusqu’à bastonner les citoyens de ce pays. En tant que défenseur des droits de l’homme, que dites-vous de ces attitudes d’esclavagisme ? Quels sont les précautions à prendre afin d’éviter que l’Afrique ne subisse pas une forme d’esclavagisme chinois caché derrière la nouvelle stratégie de la chine en Afrique ?
L’erreur fatale serait de diaboliser les Occidentaux pour embrasser les Chinois et la Chine aveuglément sans précautions. La Chine n’a plus de communiste que son parti unique. Son économie est capitaliste et applique en Afrique et au Cameroun les recettes de l’exploitation capitaliste. Les avantages de court terme que semble apporter la Chine à l’Afrique ne valent rien si nos Etats et nos dirigeants n’insistent pas sur des avantages de long terme. Les entreprises capitalistes chinoises font en Afrique ce que les Occidentaux y ont déjà fait dans les années soixante et pendant la colonisation. Du côté de nos élites, ce qui s’est déjà fait lors de la colonisation se répète aussi. C'est-à-dire la naissance de relayeurs locaux qui trouvent leurs comptes dans le business au détriment des droits des populations.

L’éviter revient à construire des Etat de droits car personne ne bastonne des travailleurs qui ont leurs droits respectés par un Etats. Les Chinois font en Afrique ce que nos régime les autorisent à faire dans nos pays. Il suffit d’interdire ce type de pratiques, de les sanctionner par des procès et des ruptures de contrats, de mettre comme clauses contractuelles le respect des droits de l’homme. Mais la Chine est une dictature politique en relation avec d’autres dictatures politiques africaines. Au centre ce sont les peuples chinois et africains qui sont piétinés. Nous risquons de pleurer demain en pensant à l’action présente des Chinois comme nous pleurons maintenant en pensant aux à l’action passée des Occidentaux. Les populations africaines et camerounaises ne doivent pas taire ces problèmes. Elles doivent les rendre public et les médiatiser. Le mois prochains je publie avec d’autres collègues une étude sur la coopération sino-africaine. Les pratiques d’injustices et de brimade y sont dénoncées par les syndicats africains.
Les entreprises capitalistes chinoises font en Afrique ce que les Occidentaux y ont déjà fait dans les années soixante et pendant la colonisation
Votre livre parle-t-il aussi des intérêts des russes, américains, brésiliens et sans oublier turques en Afrique ?
Le livre le fait en traitant la question sino-africaine car elle va de pair avec la reconfiguration géopolitique de l’Afrique dans le monde. Et dans cette reconfiguration géopolitique, on trouve aussi les pays émergents dans le jeu de repositionnement. A l’Afrique d’exploiter positivement son degré de liberté qui augmente avec la multiplicité des candidats à la coopération. Je dis comment dans le livre.
A long terme, quelle puissance étrangère fera le challenge en Afrique ? Comment se présenteront les enjeux qui naîtront des rapports entre la FranceAfrique, et ChineAfrique ?
A long terme c’est la situation de l’Afrique qui m’intéresse. C’est à elle de jouer habilement pour tirer profit de la multiplicité d’acteurs qui la courtisent en ce moment. L’aspect mafieux de la Françafrique ira diminuant avec le développement de l’Etat de droit en Afrique quand la Chinafrique ne peut développer l’Afrique que si le même Etat de droit se développe à la fois en Chine et en Afrique. L’Afrique doit signer avec la Chine des contrats profitables à son développement politique, économique et social.
Les cinquantenaires des indépendances africaines nous ramènent aussi sur la problématique du Cameroun, votre pays d’origine. Votre ouvrage a-t-il été élaboré sur les bases du contexte camerounais ? Quelle analyse générale portez-vous sur ce pays après 50 ans, la première république dirigée Ahidjo et la deuxième par Paul Biya ? Quelle république a été bénéfique pour le Cameroun ?
Mon ouvrage parle du cinquantenaire des indépendances africaines dans l’ensemble. Il analyse l’indépendance africaine plus comme un processus permanent à construire, qu’un état acquis une fois pour toute en 1960. Le Cameroun étant un Etat africain, il parle donc aussi obligatoirement du Cameroun. C’est dont l’Afrique qui fait exister le Cameroun dans mon livre et non le contraire.

Déjà faut-il parler de deux républiques juste parce que le président a changé à la tête de l’Etat ? Je ne le pense pas sauf si on estime que ce sont les hommes à la tête des Etats qui font changer de république. Nous sommes dans le même régime depuis 1960. Il a juste connu une rupture en 1982 avec le départ de monsieur Ahidjo et l’arrivée de Monsieur Biya. La tendance lourde de ce régime est celle de toujours écarter les Camerounais de la désignation de leurs présidents : Ahidjo fut installé par les colons et Biya eut le pouvoir par Ahidjo. Sous Ahidjo c’était la réussite économique sans liberté politique. Sous Biya c’est le fiasco économique et une liberté qui n’existe que dans le discours. Il faut sortir de ce régime car c’est le même à des périodes différentes. Ce n’est que lorsque cette sortie sera faite par des changements institutionnels et la participation du peuple qu’on pourra parler de deuxième république camerounaise.
Déjà faut-il parler de deux républiques juste parce que le président a changé à la tête de l’Etat ? Je ne le pense pas sauf si on estime que ce sont les hommes à la tête des Etats qui font changer de république
On ne peut parler des cinquantenaires des indépendances africaines et laisser de côté le rôle des medias et de la presse en général. Nous voyons bien que les nouveaux medias prennent de plus en plus de place dans nos vies. Quel regard portez-vous sur la mutation des medias en Afrique ? Et le chemin parcouru par la presse africaine pendant les 50 dernières années se présente comment ?
Je parle des médias dans mon livre. Ils jouent un rôle central dans la transformation de la l’Afrique contemporaine sur tous les plans. Ce rôle n’est pas toujours positif. Je dis pourquoi dans le livre que je vous invite à lire.
Ma dernière question concernant l’ouvrage. La situation politique et économique dans la plupart des pays d’Afrique est plus que brisante en ce moment. Nous vivons le cas de la Côte d’ivoire, du Burkina Faso, des pays du Maghreb et des autres pays comme le Cameroun. Les africains qui vivent dans l’incertitude dans leurs pays respectifs ont-ils le droit de continuer à sombrer dans le désespoir compte tenu de la pauvreté et des conflits interminables qui minent le quotidien des gens ? Quelle est la porte de sortie que nous propose l’ouvrage ?
Je ne suis pas d’accord avec vous sur le plan strictement économique car l’Afrique va bien économiquement depuis l’an 2000. C’est une des principales raisons qui explique que les grandes puissances s’y bousculent à nouveau. Son taux de croissance est en moyenne de 5% depuis l’an 2000.

Le problème est donc celui de la mauvaise gouvernance car les populations ne voient pas où passent les ressources ainsi engrangées par la vente des matières premières. A cet effet, l’ouvrage propose plusieurs portes de sortie : la construction de l’Etat de droit ; la diversification des structures productives, la sortie des relations d’amitié avec la Chine et surtout la consolidation de l’union africaine pour affronter les défis de la mondialisation.
A cet effet, l’ouvrage propose plusieurs portes de sortie : la construction de l’Etat de droit ; la diversification des structures productives, la sortie des relations d’amitié avec la Chine et surtout la consolidation de l’union africaine
Comment voyez-vous la scène politique camerounaise ? Où se trouvent les défaillances du système politique camerounais par rapport aux pays africains avancés en matière de démocratie comme le Ghana par exemple ?
C’est une vaste question à laquelle je ne peux répondre ici de façon satisfaisante. Ce qui caractérise la scène politique camerounaise c’est le conservatisme des intérêts privés de ceux qui nous dirigent et le besoin ardent des opposants d’avoir les mêmes intérêts privés : c’est la politique du ventre.
Parlant de formation politique au Cameroun, croyez-vous que l’opposition déjà divisée en des groupuscules puisse nous apporter un changement avec les élections présidentielles qui sont en vue ? Dans quelle direction tendrait le Cameroun si le RDPC se maintient au pouvoir après octobre 2011 ?
L’opposition ne peut être un espoir que si elle existe déjà. Au Cameroun c’est la mangeoire nationale qui devient le nouveau parti unique auquel tout le monde veut accéder en revendiquant le pouvoir. Il n y’ a donc plus d’opposition politique à Biya mais d’opposition tant qu’on ne mange pas avec lui. Elle ne peut exister que si elle se remet en question et s’organise en conséquence. Donc si le RDPC continue au pouvoir après 2011 ce sont les mêmes choses que nous verront sans pour autant nous mettre à l’abri d’une explosion sociale à court, à moyen ou à long terme.
Il n y’ a donc plus d’opposition politique à Biya mais d’opposition tant qu’on ne mange pas avec lui
Le « Cameroun de Demain », c’est quoi pour vous ?
C’est sa jeunesse mais celle-ci dépend de la gouvernance mise en place aujourd’hui car ce que cette jeunesse ferra dépend de ce qu’elle recevra de ses aînés comme héritage sur tous les plans.
Mr. Amougou, en tant que jeune intellectuel ekang, que diriez-vous sur ma thèse « nous sommes ce que nous sommes aujourd’hui parce que les intellectuels beti ont longtemps ignoré leur devoir » ? A votre avis existe-il une « faute collective » chez les beti qui justifie la situation lamentable dans laquelle ce peuple se trouve
C’est bien dit et bien vu.
Mr Amougou, au nom du Mouvement Nkul Beti je vous remercie pour cet entretien. Vous avez le dernier mot :
Merci à Vous, bon travail et vive l’Afrique.
Transformer l’Afrique en son centre propre : utopie ou réalité ?

Par rapport aux interrogations d’Africains sur le rôle de la communauté internationale, Achille Mbembe a récemment proposé que l’Afrique devienne son centre propre. Il nous semble utile de creuser cette idée par un questionnement additif qui en interroge la concrétisation. Regardons-nous penser et écoutons-nous parler avec en point de mire, l’Afrique à transformer en son centre propre.

Être animé par le souci de passer des critiques tous azimuts de l’Occident, aux recherches de solutions concrètes, durables et d’avenir aux problèmes africains, exige aussi que nous devenions le centre de nos analyses par une espèce de réflexivité analytique. C’est primordial en ce sens qu’une pensée africaine tournée vers la critique exclusive de l’Occident fait inévitablement de cet Occident le centre de son imaginaire. Elle ne cherche plus en elle-même les arguments de son autonomie et de sa puissance créatrice d’une nouvelle Afrique. Elle les cherche dans la dénonciation des travers du projet africain de l’Occident. Ce qui est une autre forme d’aliénation à « la bibliothèque coloniale ».

Les Africains qui condamnent le feu vert de Barack Obama pour les frappes en Libye en comptant uniquement sur l’argument chromatique pour en faire un Africain ; ceux qui félicitent les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) de s’être abstenus en oubliant que ces pays le font aussi pour leurs seuls intérêts et non pour ceux de l’Afrique, sont dans la même logique : celle qui consiste à centraliser les autres dans la recherche du « Bien » dudit Continent. L’Afrique doit pourtant devenir son propre centre ! Qu’implique une telle conjecture lorsqu’on l’applique au cas ivoirien et libyen ? Le centre se construit-il dans une totalité uniforme par rapport à lui-même ? Se construit-il en se décentrant par rapport à un précédent centre, en l’occurrence l’Occident ? Peut-il se réaliser sans créer des périphéries autour de lui, c'est-à-dire des non-centres ? Est-ce un projet possible sans développement politique et économique ? Si oui comment y parvenir ? Si non comment ne pas déjà être un élève et une périphérie de l’Occident dans ce processus très souvent mimétique ? Devenir son propre centre n’est-il pas le fondement du prosélytisme des monothéismes religieux et de l’impérialisme américain ? Si oui, devenir son centre propre, n’est-il pas un projet qui a pour but de nous rendre capables de faire ce que nous condamnons chez les Occidentaux ?

Ces questions sont importantes parce que tendre vers ce qui se rapproche de la vérité ultime des choses, est ce qui peut être utile au développement de l’Afrique, étant donné que les décisions se prendraient dès lors sur une base à la fois rationnelle et informée. Le dire est bien, mais l’appliquer, mieux encore en ce moment où la crise postélectorale ivoirienne et l’intervention de la communauté internationale en Libye, entraînent amalgames et fourvoiements divers. Prenons donc l’Afrique comme point focal de l’analyse, afin de privilégier, non « le Bien » que les autres devraient faire à ce continent, mais celui qu’il devrait se faire au préalable à lui-même pour éviter le « Mal » que lui font les autres : c’est aussi ça être son propre centre ! Nous pouvons y arriver uniquement en ayant le courage de regarder le reflet de notre image dans le miroir, et en ayant le cran de dire quels sont les défauts qu’on y voit et qui contribuent à nourrir la prospérité à la fois de la « Françafrique » et de l’ingérence occidentale dans notre continent. Notre thèse est donc simple : une Afrique qui doit devenir son propre centre implique que la recherche des causes et des responsabilités explicatives de la continuité de la « Françafrique » et de l’ingérence occidentale au sein du Continent Noir, soit faite en son sein. C’est une condition nécessaire pour se penser et se construire comme son centre propre. Il faut penser par nous-mêmes, à partir de nous-mêmes et pour nous-mêmes.

Extrait d’un article ecrit par Thierry Amougou
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Les questions de cette interview ont été rédigées par Maurice Ze.
Nous remercions Dr Thierry Amougou d’avoir accepté cet entretien.
Les textes de cette interview doivent seulement être utilisés dans le cadre du mouvement Nkul Beti ou de la promotion de Dr Thierry Amougou Enama
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