Jean Pierre Okalla Ahanda, fondateur du cabinet Ahanda & Associés
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© journalducameroun.com - Par Dipita Tongo
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L'évocation de ce nom en dit long dans les milieux de l’audit et de l’expertise comptable au Cameroun et en Afrique
Date de publication: 15-02-2011 17:44:08
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Jean Pierre Okalla Ahanda ; la seule évocation de ce nom en dit long, tellement la réputation de cet expert-comptable diplômé à 29 ans a traversé les frontières du Cameroun au point de devenir quasi incontournable dans les milieux de l’Audit et de l’expertise comptable en Afrique. L’homme paraît frugal voire craintif, mais Jean Pierre Okalla Ahanda est surtout méticuleux et prudent. C’est après plus de 45 minutes d’une âpre discussion meublée d’arguments solides que Jean Pierre Okalla Ahanda a accepté de s’ouvrir car nous a-t-il dit, il n’est pas partisan de l’autoglorification.
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Jean Pierre Okalla Ahanda est né le 18 décembre 1959 à Douala au Cameroun, issu d’une famille de 11 enfants tous d’un même père et d’une même mère, le nouveau venu a la particularité d’être jumeau, lequel occupe avec son frère, les 6e et 7e places dans l’ordre des naissances de la famille. Avec ses frères et sœurs, le petit Jean Pierre connait une enfance studieuse et laborieuse, le papa infirmier avait des habitudes plutôt rigoureuses vis-à-vis des enfants. L’enfance se passe entre la ville de Yaoundé durant les périodes de classe et le village natal à Ekombitié –petite bourgade située à 8 km de Mbalmayo- pendant les vacances, une époque riche en expérience. C’est d’ailleurs avec une pincée de regret que Okalla Ahanda parle de ce moment intense de sa vie cette communauté villageoise avait un comportement, un sens et une vision différente de ce que nous vivions en ville pendant l’année scolaire. Loin des préoccupations urbaines, le quotidien se déroule entre les travaux ménagers et champêtres, une véritable école : moi je sais planter l’arachide, je sais débroussailler, je sais planter le macabo et le manioc, je sais tout aussi bien les récolter ajoute –t-il avec une petite humeur de fierté. |
2. La prière avant les cours |
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Les études du jeune homme sont couplées à son parcours religieux, c’est à l’école catholique de Mvolyé que Jean Pierre évacue son primaire, le secondaire est entamé au collège Stoll d’Akono - crée en septembre 1963 par le feu Monseigneur Jean Zoa alors archevêque de Yaoundé depuis le 7 janvier 1962 - Sous l’influence de son frère ainé – aujourd’hui prêtre, le père Joseph Ndi Okalla- inscrit au séminaire de Mbalmayo, le géniteur de la famille décide donc de transférer sa progéniture dans cette ville, c’est le lycée qui accueille Okalla Ahanda pour la suite du cycle secondaire une autre expérience très riche, avec mon frère jumeau on s’est retrouvé tout seul et là ; on a appris à faire la cuisine (éclats de rire). Aujourd’hui encore, le reflexe demeure puisque l’homme avoue faire la cuisine à la maison quand il trouve un peu de temps les gens en raffolent, ça été une expérience très utile… La pratique a duré, d’ailleurs à ses premières heures d’étudiant en France dans la ville du Havre, l’ancien élève de Mbalmayo est l’un des rares à se passer sans contrainte du restaurant universitaire. Maintenant j’ai de moins en moins du temps pour faire la cuisine, généralement une fois par an le 31 décembre avoue-t-il. Il faut néanmoins savoir que pour son admission en 2nde C, le pensionnaire du lycée de Mbalmayo a réussi à diviser sa famille, il a fallu la fermeté de son ancien proviseur pour définitivement résoudre ce conflit on était jeune on n’avait pas droit à la parole, mais la famille ne s’accordait pas parce que j’ai obtenu mon brevet en 4e, du coup Jean Pierre doit-il aller en 2nde ? doit-il faire la 3e ? réunions de famille, petits éclats de voix… Finalement il est décidé que je ne peux pas sauter la classe. Mon père avait un patron qui lui dit si ton fils va en 2nde tu le perdras, il est jeune qu’il continue en 3e même avec son brevet. Je me retrouve donc en 3e avec mon brevet, un mois après, lors d’un contrôle de routine dans les salles de classe, le proviseur Amougou Djam entre et est surpris de me voir, il s’insurge et ordonne que j’aille en 2ndeC. Malgré le complexe de quelques-uns de ses camarades mécontents de voir un aussi jeune assis avec eux, la suite se déroule bien, Jean Pierre Okalla Ahanda obtient son bac C avec mention Assez Bien en 1978. |
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L’histoire académique de Jean Pierre Okalla Ahanda est un ensemble d’accidents harmonieusement constitués, tel un puzzle. Ce n’est qu’en bac + 3 que celui qui est aujourd’hui un expert-comptable « calé » a fait son premier cours de comptabilité, ceci après avoir obtenu un baccalauréat C, en fait le jeune étudiant profite du système académique qui permettait à l’époque de s’inscrire dans deux facultés. C’est ainsi qu’il décide de prendre les cours en math-physiques comme presque tous les baccalauréats C et accessoirement en sciences économiques. Pour la circonstance Okalla Ahanda prend ses quartiers dans le campus universitaire, ce qui lui facilite d’ailleurs la tâche parce que c’est sous la formule cours du soir pour certains enseignements que la 2nde filière choisie est dispensée. Cette opportunité lui permet d’obtenir un Diplôme d'Etudes Universitaires Générales (DEUG) en sciences économiques à Yaoundé. Faute d’avoir validé la première année de Math-Physiques en Juin 1979, il tourne alors définitivement le dos aux mathématiques. Grâce à un concours hautement arraché, les portes de l’Ecole Supérieure de Commerce et d’Administration des Entreprises du Havre lui sont ouvertes en 1980…sans bourse d’Etat. Jean Pierre décroche à 24ans son diplôme de l’Ecole Supérieure de Commerce et d’Administration des Entreprises du Havre option finance-Comptabilité, après avoir obtenu sa licence en sciences économiques à l’université de Rouen un an plus tôt, Il faut dire qu’entre-temps le jeune étudiant avait tenté une expérience en marketing : j’avoue que c’est ce qui m’intéressait à mes débuts. Un choix qui laisse transparaitre le caractère spécial de cet apprenant, car après les mathématiques il se retrouve en économie avant d’opter pour le marketing. En 1983 Joseph Ndi Okalla le frère aîné doit être ordonné prêtre, profitant de son congé, Jean Pierre Okalla Ahanda est au Cameroun, face à de nombreuses offres d’emploi aux titulaires du diplôme d’études comptable supérieur (DECS), une fois de plus il change d’option pour s’inscrire en comptabilité. Sur des conseils aguerris, le néo comptable choisit de rentrer définitivement au Cameroun et d’entrer en cabinet en 1984, il commence au cabinet Kooh et Mure comme auditeur, seulement les études ne sont pas pour autant interrompues, Jean Pierre poursuit ses études à distance en vue de l’obtention du diplôme français d’expertise comptable. |
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Jean Pierre Okalla Ahanda accède au rang d’Expert-comptable en 1989, après avoir exercé le métier depuis 1984 au Cabinet KOOH et MURE devenu par la suite Coopers&Lybrand; Afrique Centrale, il devient très jeune Associé Directeur Audit de 1990 à 1994. Malheureusement la rude dévaluation du FCFA en 1994 et des disfonctionnements internes obligent ce jeune cadre à aller voir ailleurs. Son carnet d’adresses enrichit grâce aux consultations qu’il faisait pour la Banque mondiale depuis plus de 4 ans lui permet de se mettre à son compte. Dans son portefeuille de départ, on retrouve 6 pays pour la supervision financière des projets. Cette bouffée d’oxygène lui donne de lancer son cabinet (Okalla Ahanda & Associés), celui-ci voit le jour le 05janvier 1995, aujourd’hui la maison a grandi, le cabinet Okalla Ahanda & Associés est implanté dans une dizaine de capitales de l’Afrique de l’ouest et du centre sans compter ses multiples interventions dans les autres coins du monde, le siège est au Cameroun et il existe un bureau à Bruxelles. Le chiffre d’affaires consolidé du groupe Okalla Ahanda et Associés avoisine 1,5 milliard de francs CFA en 2010. Toutes choses acquises grâce à une discipline austère, Monsieur Okalla Ahanda n’est pas adepte de la politique, la natation lui sert de thérapie. Il est Président en exercice du collège des commissaires aux comptes de l’Union Africaine, à ce titre il coordonne l’activité d’une équipe d’auditeurs externes chevronnés de haut rang provenant des institutions supérieures de contrôle de divers pays Africains : Togo, Tchad, Lesotho, Egypte, Gambie, Ghana, Soudan, Cameroun, Afrique du Sud, Ile Maurice. Des responsabilités qui n’ont jamais pu le détacher de ses habitudes religieuses d’ailleurs lorsque maman m’appelle le dimanche c’est pour savoir si j’étais à l’église. Des habitudes transmises à ses enfants – deux filles et un garçon – je suis agréablement surpris par l’engagement religieux de ma fille aînée, à l’université catholique de Lille où elle fait ses études, quant à sa sœur et son frère, ils sont l’un inscrit au Lycée français Dominique Savio et l’autre au collège Libermann. Pour se distraire Jean Pierre Okalla Ahanda aime bien se retrouver dans son village, là-bas il entretient une petite plantation d’arbres fruitiers, une attitude qui lui permet aussi de garder en mémoire les bons moments de sa jeunesse. Le plus grand regret de ce bosseur invétéré est de ne pouvoir embaucher plus de jeunes diplômés chômeurs dans ses structures du fait surtout de l’environnement économique défavorable voyez-vous la vocation première d’un cabinet est de former les jeunes, former les étudiants…conclut-il. |
A savoir www.okalla-ahanda.com Adresse: Rue Bouée de Lapeyrère, Douala B.P 12628 (00237) 33 42 78 87
Siège du cabinet Okalla Ahanda & Associés à Douala
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