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C’est le 1er octobre 1956 que Pierre Semengue intègre l’armée camerounaise après des études secondaires au Lycée Leclerc de Yaoundé. Il suit une formation en France à l’Ecole spéciale militaire de Saint Cyr, d’où il sort diplômé le 30 juillet 1959. Il a alors pour promotionnaire un certain Zine El Abidine Ben Ali qui deviendra 28 ans plus tard président de la République de Tunisie. La petite histoire veut d’ailleurs que le 50ème anniversaire de cette promotion soit célébré en 2009 dans la capitale tunisienne. Pierre Semengue, qui a reçu une autorisation spéciale du chef de l’Etat pour se rendre en Tunisie, fait partie des invités.
Pourtant c’est bien dans son pays que cet homme est très connu. Il incarne pour certains l’armée camerounaise tant Pierre Semengue a vu défiler devant lui des générations entières au sein de la Grande muette. Après l’Académie de Saint Cyr, il poursuit des études militaires à l’Ecole d’application de l’artillerie de Campagne en France. Du 1er juillet 1964 au 31 mars 1965, il est stagiaire à l’Ecole d’Etat major à Paris. Il retrouvera les « bancs » en 1985 lorsqu’il est admis comme stagiaire à l’Institut des Hautes études de la défense nationale, section internationale. Sa carrière militaire commence en 1959 lorsqu’il devient sous lieutenant au moment où naît l’armée camerounaise. Il est lieutenant le 1er avril 1960, capitaine en 1960, et le 19 janvier 1965, Pierre Semengue est promu lieutenant colonel. Il devient par la même occasion commandant de l’armée camerounaise Le 22 juin 1973, il est promu général de brigade. Il n’a que 38 ans. Il continue de diriger les forces armées camerounaises, même s’il n’a pas encore le titre de chef d’Etat major. Ce sera chose faite après la découverte du complot contre la Sûreté de la République le 22 août 1983. Il devient donc chef d’Etat major des Armées. Poste qu’il va occuper jusqu’au 25 septembre 2001, lorsque commence un début d’application de la réforme des Armées. Il aura passé tour à tour les grades de général de division, général de corps d’Armées et puis le 25 septembre 2001, général d’Armées. S’il affirmait, sans doute avec raison, une fois dans un entretien qu’un général ne prend pas sa retraite, il va dès lors se mettre en réserve d’un pays qu’il n’a eu de cesse de servir depuis plus d’un demi siècle. Une longue carrière durant laquelle on lui attribuera à la fois des actions héroïques, comme lors de la tentative manquée de coup d’Etat en 1984 et même des pouvoirs mystiques, comme cette interdiction qui lui est faite de se présenter à une élection. Sur le débat lié à la retraite des généraux, il déclarait à l’époque à nos confrères Essama Essomba et David Ndachi Tagne « …Les généraux ont un statut. Quand un général n’a plus un travail dans les Forces Armées, il n’est pas à la retraite. Il est à la deuxième section. Le général peut également être mis à la retraite. Mais, il est généralement mis à la retraite lorsqu’il est malade ou pour des raisons disciplinaires. Cela signifie que même n’ayant pas de fonction et étant chez moi, on peut me consulter. On peut même m’appeler s’il y a la guerre… ». Lui qui a toujours pensé que la réforme engagée en 2001 devrait faire de l’armée camerounaise, l’une des meilleures du monde. S’il a longuement marqué l’armée camerounaise, Pierre Semengue se sera révélé également aux Camerounais comme un amateur de football. La légende veut d’ailleurs qu’il ne faut pas occuper le siège devant celui du général lors d’un match de football, lui dont les coups de pieds vont au rythme des acteurs sur le terrain. Il n’a pas fait que vivre le football en spectateur. Il a été président du Tonnerre Kalara Club (Tkc), dirige un moment la Ligue nationale de football (Linafoot). Il se retirera finalement de la direction du Tkc, et l’on entendra presque plus parler de Pierre Semengue dans la gestion sportive. A 76 ans, l’ancien chef d’Etat major général des Armées va donc se mettre en réserve de la République, en compagnie de James Tabe Tataw, Jean Sunji Nganso et Oumaroudjam Yaya.
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