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Chantal Biya : Star de la lutte contre le sida
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Écrit par Cathy Yogo - Le Jour
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Grâce à son combat contre la pandémie, la première dame du Cameroun a été nommée ambassadrice de bonne volonté de l’Unesco. Chantal Biya, c’est avant tout cette spontanéité qui tranche avec le sérieux de son époux Paul Biya, le chef de l’Etat du Cameroun. On ne compte plus les fois où la première dame a contourné le dispositif protocolaire et celui de la sécurité présidentielle pour faire la bise à une connaissance ou alors pour prendre un bain de foule. Exemple, le 8 mars 2009, lors de la célébration de la Journée internationale de la femme à Meyomessala par Sangmélima. Chantal Biya est descendue de la tribune officielle pour défiler avec les ministres et les membres du Cercle des amis du Cameroun (Cerac).
Date de publication: 22-03-2010 05:14:48
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Chantal Biya, c’est aussi l’éclat de rire et le sourire communicatif d’une jolie métisse dont le look singulier tranche avec l’allure plutôt sobre des deux précédentes first ladies du Cameroun. Ses longs ongles vernis de couleur vive, ses talons aiguilles, ses robes et ses sacs luxueux (Chanel, Galliano et Hermès) entre autres, ont fait d’elle «la femme la plus glamour de toutes les premières dames d’Afrique. Une icône de la mode qui porte difficilement deux fois la même tenue», a écrit le 19 mars 2009, le Sunday Nation du Kenya, l’un des plus grands hebdomadaires d’Afrique de l’Est. Notre confrère la compare à Carla Bruni et Michele Obama, jusqu’ici considérées dans les milieux people comme les premières dames les plus glamours du monde.
En revanche, après une caricature sarcastique parue dans un journal camerounais présentant la première dame avec des billets de banque enfouis dans ses cheveux, le site Internet www.africanloft.com, lui, pense tout simplement que Chantal Biya en fait un peu trop, avec ses coiffures extravagantes. Une question de goût.
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Selon une certaine opinion, en plus de la spontanéité et du naturel de Chantal Biya, sa jeunesse et sa joie de vivre la rapprochent davantage des Camerounais, qui l’appellent affectueusement Ma’a Chant, la Maman nationale, Chantoux, etc. Même à des moments de grande solennité, aux côtés de son époux parfois gêné, la première dame n’hésite pas à reprendre joyeusement et frénétiquement les refrains des airs populaires qui font fureur dans les cabarets chauds de la capitale. "Le ventre et le bas le bas ventre", "Je veux couper", "levez le doigt"… Il lui arrive même d’esquisser quelques pas de danse.
Opportunisme ou reconnaissance de la sollicitude de Chantal Biya à l’endroit des chanteurs camerounais, certainsd’entre eux lui vouent une admiration sans pareille. L’ancien directeur de la Crtv, Gervais Mendo Ze, par exemple, lui a consacré une chanson. Quelques autres, à l’instar de Samy Dicko, K-Tino, Petit Pays et Longuè-Longuè, la citent abondamment dans l’une ou l’autre chanson comme une référence de générosité et de beauté. Dans son dernier album notamment, Longue Longue parle de "Chantal Biya de Jésus". Les salons feutrés et les jardins luxuriants de la citadelle d’Etoudi n’ont presque plus de secrets pour certains artistes venus plusieurs fois y animer des fêtes. Il se dit cependant que derrière la gentillesse et la gaîté de Chantal Biya se cachent des sautes d’humeur dont son époux, le chef de l’Etat, et ses collaborateurs font parfois les frais.
En somme, comme le soulignait l’hebdomadaire français l’Express dans son édition du 12 avril 2004, Chantal Biya suscite beaucoup de controverse. Elle est en effet, à la fois, admirée et méprisée, applaudie et moquée, enviée et crainte. Pour les critiques, tout part de ce que la tendre épouse de Monsieur Biya «n’est pas la fille de…», bien qu’étant issue d’une liaison entre M. Vigouroux, un expatrié français installé au Cameroun et de Rosette Mboutchouangla, l’actuelle maire de la commune rurale de Bangou, dans la province de l’Ouest,. |
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Mais, au-delà de l’image contrastée que l’opinion donne de Chantal Biya, image relevant parfois de l’anecdotique, celle qui se marie au président de la République le 23 avril 1994 semble être passée du simple statut d’épouse à une figure publique de premier plan. Présidente nationale d’honneur du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), elle est également la présidente du Cercle des amis du Cameroun (Cerac), qu’elle a contribué à mettre en place. Au départ, cette organisation apolitique à but non lucratif œuvrant dans les secteurs de la santé et de l’éducation était exclusivement constituée d’épouses de diplomates installés au Cameroun. Chantal Biya s’est progressivement appropriée le Cercle et l’a "nationalisé". Désormais ouvert aux femmes membres du gouvernement, aux épouses de membres du gouvernement, aux hauts fonctionnaires et aux personnalités les plus significatives de l’establishment administratif et politique local, le Cerac est devenu un groupe de lobbying auquel on prête beaucoup de pouvoir. Il se dit par exemple que la déchéance ou l’émergence d’un homme politique au gouvernement de Paul Biya peut désormais se faire grâce à l’influence réelle ou supposée de son épouse dans le Cerac. A travers les dons que cette association élitiste fait dans les coins parfois reculés du pays et la construction "des écoles des champions" dans plusieurs villes du Cameroun, grâce à un partenariat signé entre la Fondation Chantal Biya et Edicef, beaucoup y voient un instrument de recrutement d’une clientèle électorale. |
| 3. Ambassadrice de l’Unesco |
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Il arrive aussi que Mme Biya pose des actes qui pourraient prêter à confusion. C’est par exemple le cas de l’audience qu’elle a accordée au Palais d’Etoudi, en mars 2007, en pleine campagne présidentielle en France, à Jany Le Pen, l’épouse de Jean Marie le Pen. Une autre rencontre de Chantal Biya qui a fait couler de l’encre, c’est celle qu’elle a faite l’année dernière avec Paris Hilton, à Los Angeles, au Sommet des femmes luttant contre la propagation du sida en Afrique. Détendue, la première dame du Cameroun s’est laissée filmer plusieurs fois avec la riche héritière américaine, réputée pour ses frasques.
Le rayonnement international de Chantal Biya n’en prendra pour autant pas un coup. Tout au contraire, les Synergies africaines de lutte contre les souffrances et la Fondation qui porte son nom font d’elle «l’une des stars de la lutte contre le sida dans le monde», a reconnu Peter Piot, le directeur exécutif de l’Onu Sida. Bien plus, l’Unesco a fait de Chantal Biya, son ambassadrice. |
| 4. Mathias Eric Owona Nguini : «Un scénario à la Isabelle Peron sera difficile à mettre en œuvre au Cameroun» |
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Pour l’instant, la position de la Première dame dans la vie publique et politique du Cameroun résulte directement de ce rang qui est inscrit d’une certaine manière dans le protocole de l’Etat. Cela ne signifie pas que d’éventuels calculs allant dans le sens de son positionnement en vue d’une future compétition électorale présidentielle soient aisés à mettre en place.
Afin de se donner des chances plus importantes de redorer son blason, le président de République, Paul Biya peut faire appel d’une certaine manière à l’image de la première dame. Seulement, cet appel entre dans une logique où la première dame est au service de la popularité du président de la République. Ce n’est que dans ce dispositif que cette stratégie d’image se comprend.
Sans conteste à ce sujet, il est clair qu’il y a une stratégie de communication à travers laquelle l’image du président Biya peut être renforcée par la mobilisation de l’image de la Première dame. Elle assume, d’une certaine manière, le service dans les activités sociales, caritatives et humanitaires pour le compte du président. Et cette manière de faire n’est pas spécifiquement camerounaise. Dans la plupart des protocoles, comme en général ceux qui occupent les fonctions de chef d’Etat, de chef de gouvernement, sont des hommes, ce sont leurs conjointes, leurs femmes en l’occurrence, qui sont chargées d’assurer les rôles humanitaires, caritatifs et sociaux.
Quant aux spéculations sur un éventuel avenir politique de Mme Biya, il faut dire qu’un scénario à l’Argentine, un scénario à la Isabelle Peron, sera difficile à mettre en œuvre au Cameroun. |
Repères
1970 : Naissance à Nanga-Eboko
1994 : Mariage avec Paul Biya
1994 : Création de la Fondation Chantal Biya
1998 : Création du Cerac
2001 : Création des Synergies africaines
2009 : Nommée ambassadrice de l’Unesco
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Écrit par Cathy Yogo - Le Jour
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