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Accueil    
Les regrets d'Afrique de Toni Morrison
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slateafrique.com - Valérie Marin La Meslée
Home», le dernier livre de Toni Morrison, reprend le thème de "l'étranger chez soi". Le Prix Nobel de littérature nous dit son regret de ne jamais s'être rendue en Afrique, même si beaucoup d'Africains Américains ne s'y sont pas sentis "chez eux.
     Date de publication: 27-09-2012   13:14:47
Elle est arrivée comme une reine, à l’inauguration du festival America de Vincennes (région parisienne) dont elle est l’invitée d’honneur. Même le fauteuil roulant dans lequel elle se déplace désormais avait des allures de trône.

Aujourd’hui, à 81 ans, elle ne semble plus en mesure de se rendre sur le continent africain. Toni Morrison, prix Nobel de littérature et grande amie de l’écrivain nigérian Wole Soyinka, qui a reçu le prix quelques années avant elle (1986), s’avoue désolée de ne pas avoir répondu en son temps à l’invitation de… Nelson Mandela.

Tout comme elle regrette de ne pas avoir accompagné son amie Oprah Winfrey, lorsque la célèbre animatrice noire américaine a ouvert un lycée en Afrique du Sud.

Parmi ses amis africains-américains, certains se sont installés au Ghana, accomplissant la «route du retour» avec succès. Mais d’autres lui ont fait part d’expériences négatives, raconte-t-elle, sur le continent africain, où on leur faisait sentir «qu’ils étaient des blancs et plus du tout noirs…»

On songe à l’expérience de sa compatriote Maya Angelou qui en dit long sur le sujet dans ses livres autobiographiques… Nombre d’Africains-Américains partis en quête de leurs racines ne sont pas sentis «chez eux» en Afrique, ce «home» pourtant rêvé.

Son nouveau roman, Home (éd. Christian Bourgois) rappelle le thème choisi par Toni Morrison, invitée du Musée du Louvre en 2006: «Foreigner’s home» (Etranger chez soi).

Cette seule expression pourrait dire tout l’univers du Prix Nobel de littérature, récemment décorée par Barack Obama de la médaille présidentielle de la liberté, lui dont elle avait soutenu la campagne en 2008.

Pour la première fois, l’écrivain s’engageait directement en politique. Sa liberté, Chloé Anthony Wofford (son vrai nom) l’a construite un livre après l’autre dans une œuvre venue restituer à l’Amérique la mémoire et l’imaginaire de sa communauté noire.
1. Lointaines amours d'Afrique
 
Elle est née le 18 fevrier 1931 dans cet Etat de l’Ohio où, avant l’abolition de l’esclavage, les esclaves noirs du Sud, ancêtres de ses parents (toute cette histoire lui fut contée par son arrière grand-mère et sa grand-mère) pouvaient espérer se réfugier.

Elle grandit dans la petite ville de Lorrain, au sein d’une famille ouvrière de quatre enfants. Le père est soudeur aux chantiers. La mère, engagée pour la défense des droits des noirs, a la voix d’une chanteuse. La musique de ses chansons berce l’enfance de celle qui fera danser les mots.

A l’université noire de Howard (Washingon DC), l’étudiante en lettres fait du théâtre et consacre sa thèse au thème du suicide chez William Faulkner et de Virginia Woolf.

C’est en enseignant la littérature au Texas, puis à Howard qu’elle constate l’invisibilité des noirs aux Etats-Unis:


«Leur histoire était totalement absente des livres.»

Si elle a écrit sur cette absence dans son essai Playing in the Dark, c’est par la fiction qu’elle choisit de faire toute la lumière sur les noirs, et cela depuis plus de quarante ans.

Avant d’être publiée, Toni Morrison a édité les autres au sein de la maison d’édition Random House (1964), pour laquelle elle quitte l’enseignement. On lui doit ainsi la publication des autobiographies de Muhammad Ali et d’Angela Davis ainsi qu’une anthologie littéraire, The black book, parue en 1973.

En 1969 —elle a 33 ans— paraît son premier roman traduit en français sous le titre L'œil le plus bleu dont l’héroine noire, onze ans, demande à Dieu d’avoir les yeux bleus, manière d’échapper à raciale. Manière de dire que le rêve est son seul bien.

En réalité, ce personnage s’inspire d’une de ses camarades de classe qui se trouvait laide et rêvait d’avoir les yeux clairs. Comment peut-on rêver de devenir blanc, s’interroge-t-on dans les milieux engagés de cette fin des années 60? Morrison choque déjà.

Le livre, déjà d’une grande sensualité caractéristique du rapport au corps absolument majeur dans son œuvre, est signé Toni pour Anthony, et Morrison, du nom de son ex-mari, l’architecte jamaïcain Harold Morrison dont elle a divorcé en 1964 et dont elle a deux fils.

Avec Sula (1973), l’écrivain raconte l’histoire du quartier noir d’une petite ville de l’Ohio où la jeune fille nommée Sula, après dix ans passés dans la grande ville, sera condamnée par les siens pour la liberté de sa conduite.

On retrouve cet ostracisme dans son nouveau roman, Home où la jeune sœur du héros Ycidee, dite Cee, n’ose revenir à Lotus, de peur d’être mal jugée dans ce lieu où elle est sensée être «chez elle».
2. Liberté conquise de haute lutte
 
Chez Morrison, la liberté individuelle, et particulièrement celle des femmes, se conquiert de haute lutte. Et doit passer par l’amour de soi en dépit du regard ou de l’absence de regard des autres. L’écrivain en est la première illustration, elle qui aborde sans tabou les sujets de l’inceste, du viol, de la pédophilie choisissant toujours d’interroger l’ordre établi par les marges.

Son Chant de Salomon paru en 1978 atteint le million d’exemplaires vendus après recommandation à la télévision de l’animatrice vedette Oprah Winfrey: dans une langue incroyablement musicale, Toni Morrison exhume les racines des Afro-Américains dans le Sud esclavagiste.

Le personnage de Malcom Dead Jr qui va retrouver son grand-père dans les profondeurs de l’histoire américaine, s’oppose, par la vérité de sa quête, au désir de vengeance de son ami Guitar, envers l’injustice faite aux noirs.

Toni Morrison met au jour des réalités et révèle des trajectoires pas toujours exemplaires. Elle subira l’incompréhension des mouvements radicaux noirs car elle n’est jamais dans le manichéisme.

L’auteure est reconnue par ce livre majeur qui ouvre la voie à une œuvre désormais incontournable. Beloved (1987) prix Pulitzer à sa sortie, qui sera adapté au cinéma par Johnathan Demme, est un roman à la fois historique et fantastique.

En cette année 1873, dix ans après l’émancipation des noirs, Sethe, jeune esclave de 20 ans, mariée à Hall, qui travaille dans une plantation où le couple subit les pires humiliations, s’enfuit, sa petite fille dans les bras, et un autre enfant dans le ventre mais est rattrapée par les maîtres. Pour éviter à sa fille le sort d’esclave qui l’attend, la mère lui tranche la gorge. Acte de liberté, dira Toni Morrison à propos de cet infanticide.

Retournée à l’enseignement, à New York puis Princeton University, Toni Morrison vient de publier Jazz quand elle est couronnée par l’Académie de Stockholm en 1993.

Depuis ce prix Nobel de Littérature, elle ne se contente pas d’être un emblème, femme, noire, descendante d’esclaves qui a su écrire le chant du passé pour l’Amérique et le monde entier, et dont l’œuvre est étudiée comme classique. Au sommet de la reconnaissance, l’écrivain poursuit son œuvre sans déroger.

Love vient jeter un regard critique sur l’Amérique contemporaine et la génération hip hop, en observant les conséquences sociales du mouvement des droits civiques dans l’intégration des noirs, dont celle d’une nouvelle ségrégation par l’argent.

Avec Un Don, elle remonte aux origines même de l’esclavage à la fin du XVIIe siècle aux Etats-Unis, à travers le personnage d’une jeune fille de 16 ans d’origine angolaise, vendue à un anglican.

Aujourd’hui, dans Home, la grande dame dévoile un nouveau chapitre de l’histoire des noirs aux Etats Unis : les années cinquante.

Franck Money, son héros, est un survivant de la guerre de Corée, de ces anciens combattants nullement auréolés de gloire. Ce pauvre noir sans argent doit refaire la longue route vers sa Géorgie natale pour porter secours à sa petite sœur, qui est en danger.

Frank aura la chance de tomber sur le révérend Locke, un pasteur généreux, et surtout, on lui passera le fameux guide de Green qui recense les adresses réservées aux noirs.
3. La haine de la vengeance
 
Dans les romans de Morrison, l’archive, le document, est une base réelle à la fiction, cet indice de la société de l’époque le prouve encore ici.

Tout au long du chemin, Frank revoit le passé, affronte enfin les cauchemars d’une violence inouïe qui marquent sa vie de soldat, et cette autre forme de violence qui caractérise son enfance. Il s’apprête à retrouver la petite sœur qu’il a toujours protégée, jusqu’à ce qu’il s’engage dans l’armée pour quitter cette maudite ville de Lotus où le mot avenir n’existait pas.

Qu’est devenue Cee? Oh, la vie n’a pas été facile, mais elle semblait heureuse de son nouveau travail, chez un docteur «qui est aussi un scientifique», lui précise la femme de ce dernier, en l’engageant. Cee, bien accueillie par la domestique noire, Sarah a toute confiance, loin de soupçonner à quelle activité se livre le mystérieux docteur Beau.

Cette traversée profonde, intense, d’une Amérique qui sépare les blancs et les noirs, jusqu’à voir certains travailler à tuer «la race noire» à la source, est construite sur un suspense de chaque instant.

Home reprend le motif de la quête d’humanité de l’homme né noir, mais plus généralement de tout être, y compris celui qui cherche à se rédimer quand il l’a trahie. S’accepter est aussi le chemin à suivre pour parvenir «chez soi».

Ce livre est ainsi autant un chapitre ancré dans l’histoire des Etats-Unis qu’un roman universel.


«Le destin du XXIème siècle sera modelé par la possibilité d’existence ou par l’effondrement, d’un monde que l’on peut partager», écrivait encore Toni Morrison dans Etranger chez soi (Bourgois) en 2006.

Et ses paroles résonnent si fort aujourd’hui, au-delà du clivage entre noirs et blancs qui est au cœur de son œuvre car elle le dépasse en s’inscrivant dans l’histoire et le futur de l’humanité.

Reste à un public plus nombreux en Afrique à la découvrir: si ses livres y sont distribués, ils sont vendus à des prix trop élevés pour les lecteurs potentiels.

Son éditrice française, Dominique Bourgois, étudie actuellement des projets pour les rendre plus accessibles sur le continent.

Toni Morrison, Paris, novembre 2010. © Philippe Wojazer/ Reuters
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