Pour la 56ème édition des Grammy Awards, Kendrick Lamar, a littéralement enflammé la scène du Staples Center de Los Angeles lundi soir, à travers un live engagé, à la mise en scène époustouflante, dans lequel il dénonce les violences policières à l’encontre des Noirs aux États-Unis.
Dans un décor carcéral, le rappeur américain s’avance, l’oeil au beurre noir, menotté, pieds et mains liés, enchaîné à ses congénères. Devant une assistance médusée, il entame « The Black and The Berry », tandis que les prisonniers brisent leurs chaînes. Le titre est tiré de son dernier album, « To Pimp a Butterfly », qui a obtenu le Grammy du meilleur album de rap, ce 15 février. Vidéo Au milieu du show, des rythmes africains retentissent, et font basculer Kendrick Lamar de l’autre côté de l’Atlantique. Devant un gigantesque brasier, au milieu d’une dizaine de danseurs et percussionnistes, en habit traditionnel africain, le rappeur de 28 ans enchaîne avec « All right », devenu l’hymne du mouvement Black Lives Matter, né après les innombrables assassinats de Noirs américains par la police. Une performance visuelle hallucinante, et un message fort qui met au devant de la culture Africaine-Américaine, ses racines africaines. Dans la lignée directe du show de Beyoncé au Super Bowl. La scène finale est tout autant symbolique. Le show qui dura près de 6 minutes se termine sur une inscription : le nom de sa ville natale – « Compton » – inscrit au milieu du continent africain. Côté musique du monde, c’est Angélique Kidjo qui a raflé la mise pour la deuxième fois consécutive et pour la troisième fois de sa carrière. Une récompense pour Sings, une compilation de ses chansons interprétées avec l’orchestre philharmonique du Luxembourg. « Ce qui m’étonne de plus en plus, c’est l’ouverture d’esprit des Grammys par rapport aux autres entités artistiques, ils s’ouvrent au reste du monde », a-t-elle déclaré. L’album de la béninoise l’a emporté face à celui de la légende de la bossa-nova brésilienne Gilberto Gil, face au groupe malawite Zomba Prison Project, et face à l’album de la joueuse de sitar Anoushka Shankar, fille du défunt Ravi Shankar. Une lauréate un peu convenue dans une sélection qui l’est tout autant. Après autant de célébrations des racines africaines de la musique africaine-américaine, on ne peut que déplorer le manque de curiosité des Grammy : car le continent, de Cape Town à Dakar en passant par Lagos, offre une énergie et une créativité qui n’a rien à envier aux États-Unis.
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Jeune Afrique - Par Jean-Sébastien Josset et Natacha Gorwitz
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